Source : https://www.garbald.ch

À 21 ans, elle épousa Agostino et déménagea avec lui à Castasegna, dans la région italophone du Val Bregaglia. Leur mariage était peu conventionnel pour l’époque et fondé sur l’égalité. Agostino, douanier, s’intéressait aux sciences naturelles, tandis que Johanna se consacrait entièrement à sa passion pour la langue et la littérature. Elle écrivait ses œuvres en allemand, bien qu’elle ait grandi en rhéto-romanche et vécu dans la région italophone – le multilinguisme a marqué sa vie.

JElle a beaucoup écrit, en particulier pendant les années où elle n’avait pas d’enfants. À 37 ans, elle est devenue mère d’Andrea, puis de Margherita et Augusto. Même après être devenue mère, elle a continué à écrire, rédigeant ses propres textes et travaillant pour divers magazines suisses. Elle est devenue une voix importante de la littérature suisse.

Ses récits historiques sur l’histoire des Grisons, qui se distinguaient par leur langage vivant et humoristique, étaient particulièrement appréciés. Le destin des femmes était souvent au centre de ses préoccupations, notamment celui des femmes cultivées qui suivaient leur propre voie. Cependant, bon nombre de ces textes n’ont touché qu’un public restreint, raison pour laquelle son engagement en faveur des questions féminines est resté plutôt discret.

Johanna vivait avec sa famille dans la villa conçue par Gottfried Semper près de la frontière italienne (cf. magazine SOGLIO n° 66, 2024, « Villa Garbald – Un lieu de réflexion à l’histoire mouvementée »). Elle a passé toute sa vie à Castasegna et y est décédée en mars 1935.

Ses œuvres sont longtemps tombées dans l’oubli. Ce n’est qu’en 2014 qu’une édition en quatre volumes a remis en lumière ses textes les plus importants, offrant ainsi un nouvel accès à une femme importante de l’histoire littéraire et culturelle suisse.